Conseils aux institutions d’enseignement et à leurs fondations

Le milieu de l’enseignement a été frappé de plein fouet comme l’ensemble de notre société par cette crise de classe mondiale que personne ou à peu près, n’avait vu venir.

Au lieu d’être sur pause, le milieu doit, dans l’urgence réfléchir en accéléré sur :

« Quoi faire avec la session d’hiver ? ». La réponse à cette question aura énormément d’impacts sur l’ensemble de l’écosystème et on ne peut que saluer, la cohésion, la mobilisation, l’innovation, dont fait preuve le milieu. On sent que les étudiants (tes) et les élèves sont au cœur des solutions envisagées. Dans ce contexte que doit-on faire avec les programmes de financement en cours ou à venir ? Doit-on aussi les mettre « sur pause » ou doit-on plutôt profiter de ce formidable élan de mobilisation et de conscientisation sociale pour rallier les donateurs à votre cause ?

Voici quelques pistes de réflexion :

  • Communiquer, Communiquer, Communiquer !

Au moment ou toutes les directions d’enseignement sont en gestion de crise, il faut prendre le temps d’émettre régulièrement une infolettre auprès des donateurs afin de les tenir informés de ce qui se passe dans votre institution.

Comment ? Si vous n’avez pas le temps ou les ressources pour mettre sur pied, dans l’urgence, un tel projet, on vous suggère de faire un appel pour mobiliser des diplômés, parents, employés, enseignants, retraités qui accepteraient de tenir la plume pour alimenter cette infolettre. Il y a un bassin de gens qui composent votre « mémoire collective » et qui pourraient être mobilisés, voir heureux de contribuer à un effort généralisé sans précédent pour rallier le soutien bénévole ou financier face à votre institution. Vous avez peut-être déjà l’équipe de communication ? Ce qu’il faut pour cette infolettre, c’est augmenter la fréquence et surtout être pertinent. Pour cela, des cerveaux supplémentaires pourraient être mis à contribution.

  • Développer le sentiment d’appartenance

Vous avez la chance d’avoir une clientèle potentielle privilégiée : Vos diplômés !

Depuis des lunes, les écoles anglophones développent et entretiennent le sentiment d’appartenance ce ceux et celles qui ont fréquenté l’institution. Au Québec on commence à le faire de plus en plus. Pourquoi ne pas profiter du contexte actuel pour rallier à votre cause ceux qui vous connaissent déjà ?

C’est le moment pour lancer un appel à la solidarité, revenir aux valeurs de savoir-être qui sont enseignées et qui sont en quelque sorte votre ADN.  On le constate actuellement, tout le Québec se serre les coudes. Nous sommes premiers en Amérique du Nord pour le respect des mesures de distanciation sociale. Des initiatives tels que « le panier bleu » nous sensibilise à l’achat local afin d’aider nos commençants et entrepreneurs. Le moment est propice à une ouverture au groupe plutôt qu’à l’individualisme. Or au-delà de la famille quel est le principal point d’ancrage des valeurs : l’école ! Renforcer une « identité forte » aura plusieurs bénéfices dans les années à venir.

  • Mais comment et quand passer à l’action ?

En toute crise il peut aussi y avoir des opportunités. Le choc sociétal que nous vivons amène une plus grande ouverture au changement. Les gens sont sensibles à vouloir aider.

Alors comment faire pour implanter une culture philanthropique principalement auprès de vos diplômés ?

  • Trouvez un leader bénévole qui pilotera ce virage culturel.
  • Formez un comité dont la responsabilité sera de mettre sur pied les bases du développement du sentiment d’appartenance. La composition sera faite de membres de votre école, professeurs, étudiants, ex-élèves, retraités, mais aussi de parents et surtout de diplômés.
  • Identifiez un objectif mobilisateur tels qu’un fonds de bourse pour des étudiants en difficulté ou en détresse. Ou encore un fonds de recherche pour la santé. Cela peut aussi être un fonds pour des projets urgents dans l’école suite à la crise ou un fonds d’adaptation pour la reprise des activités. L’important est de trouver une cause qui sera mobilisatrice.
  • Fixez-vous un objectif financier réaliste.
  • Préparez une campagne de communication suivie d’une campagne de moyens électronique vous permettant d’entrer en contact électroniquement avec vos donateurs potentiels.

Les médias sociaux seront vos nouveaux moyens. Le sociofinancement pourrait devenir votre base, combinée à du télémarketing organisé à distance. Des infolettres régulières seront essentielles.

Finalement la question est : Quand passer à l’action ? Même s’il apparaît irréaliste de se lancer dans une telle initiative actuellement, nous croyons que vous pourriez en jeter les bases organisationnelles. Si vous ne pouvez le faire dans les prochaines semaines, l’automne sera probablement un bon moment pour déployer une telle initiative. Cependant pour être prêt pour Septembre ou Octobre, c’est actuellement qu’il faut commencer à y réfléchir et à mobiliser des gens autour de cette idée. N’oubliez pas, vous ne serez pas dans le « faire » mais plutôt dans le « faire faire ».

Celle-ci aura plusieurs effets bénéfiques à notre avis. Premièrement elle permettra de mettre tout le monde en « mode après-crise ». Cette idée sera porteuse d’espoir. De plus, il est prouvé que lorsque l’on a un objectif mobilisateur et un plan pour y arriver, les gens se sentent plein d’énergie et ont le goût d’agir collectivement.

L’ignorance et l’inconscience des mesures d’hygiène de base nous ont mené à cette crise mondiale. L’éducation sur les mesures à adopter ainsi qu’un plan de communication exceptionnel par le gouvernement est en train de nous permettre de nous en sortir en limitant considérablement les impacts humains et économiques.

La recherche permettra de découvrir un remède et éventuellement un vaccin.

L’espoir, l’entraide, l’honnêteté le souci des autres sont autant de valeurs que l’éducation nous permet d’acquérir. Il faut maintenant que celles-ci permettent à la société de se mobiliser pour son système d’éducation.

Plus de gens que l’on pense, sont prêt à s’impliquer et à contribuer, il faut aller vers eux, la réponse pourrait vous surprendre ! Mais comment mettre un tel projet sur pied alors que toutes vos énergies sont concentrées sur les ajustements majeurs à apporter à la session d’hiver ?

Nous vous offrons de vous accompagner si vous sentez que vous aurez besoin d’expertise pour élaborer un plan ainsi qu’aux différentes étapes de ce processus. Nous pourrions, ensemble, développer la stratégie vous permettant de mettre en place une telle mobilisation, de façon systématique. Le temps qui est une denrée rare pour vous est un bassin inépuisable chez les gens autour de vous qui aimeraient pouvoir contribuer. Leur seule rémunération nécessaire sera une reconnaissance sincère de votre part.

Transformez cette menace mondiale en opportunité de mobilisation de vos diplômés et amis, retraités, parents, anciens élèves, bref tous ceux qui ont à cœur l’épanouissement de l’éducation !

 

Yves Bourget, conseiller stratégique et au développement chez BNP Performance philanthropique