Durant plusieurs mois, les entreprises BNP Performance philanthropique, Logilys-Prodon, Unicause ainsi qu’Absolu Communication, ont travaillé en collaboration pour réaliser une étude portant sur l’évolution de la philanthropie au Québec. Cette dernière concerne la période du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2021. L’objectif de ce projet est de dresser le portrait et l’évolution des dons corporatifs et individuels au Québec sur cette période donnée. De plus, il partage des recommandations pour votre organisme. C’est avec l’aide et la participation de 75 organismes que des milliers de données ont pu être récoltées. D’ailleurs, elles ont pu être utilisées et analysées pour ainsi en apprendre davantage sur les comportements des donateurs et les tendances du marché.
Découvrez les résultats de l'étude sur l'évolution de la philanthropie au Québec !
Téléchargez gratuitement le rapport complet réalisé en partenariat avec plus de 75 organismes au Québec.
Une hausse du montant des dons corporatifs versus une baisse du nombre de dons
Ce premier rapport ayant vu le jour le 8 juin 2022, a été réalisée sur une audience âgée entre 15 et 110 ans. Elle est partagée entre les dons dits corporatifs et ceux dits individuels, dont l’âge moyen était de 62,2 ans. Cela indique que les dons se concentrent principalement entre les générations des aînés et celle des boomers. Lorsque nous retraçons les résultats, nous nous apercevons que pour ceux dits corporatifs, qui représentent 6,5% soit 131 913 structures, il y a eu, ces 5 dernières années :
- Une diminution du nombre de donateurs de – 29,2%
- Une diminution du nombre de dons de –31,9%
- Une augmentation du montant total de 36,5%
- Une augmentation du montant moyen de 100,3%
Ces chiffres sont la conséquence immédiate et réelle de la pandémie de la COVID-19 au sein de nos sociétés. En effet, elle a fait considérablement évoluer les stratégies, la gestion des organisations et décroître le pouvoir d’achat des individus. De plus, elle a eu de fortes répercussions sur le nombre de donateurs et de dons. En effet, avec les changements économiques, les entreprises ont dû mettre en place de nouvelles mesures bouleversants le fonctionnement de nos sociétés.
Une hausse du montant des dons individuels versus une diminution du nombre de dons individuels
Pour les dons individuels, qui représentent 93,5%, soit 1 893 544 personnes, nous avons des chiffres plus positifs et rassurants qui témoignent d’une augmentation du nombre de donateurs :
- Augmentation du nombre de donateurs de 1,2%
- Diminution du nombre de dons de –2,7%
- Augmentation du montant total de dons de 27,8%
- Augmentation du montant moyen de 31,2%
Avec des diminutions se faisant principalement ressentir sur les secteurs suivants : établissements d’enseignement – 25,8 %, diffuseurs culturels – 41,0 %, accès à la culture – 62,8 % et institutions muséales – 23,1 %.
Ici, nous pouvons comprendre que même avec les effets négatifs générés par la pandémie, tels que les licenciements ou la baisse du pouvoir d’achat, les individus ont tout de même tenu à accroître leur générosité. Ils ont donné légèrement plus, en fonction de leurs moyens financiers, à des causes qui leurs sont importantes et qui leurs tiennent à cœur. Ils ont besoin de sens pour contribuer à créer un monde meilleur. La pandémie a engendré une vague de soutien, de fraternité et de bonté chez les individus. Dans un tel contexte économique, social et pandémique, le mot d’ordre est de plus soutenir et aider ceux qui sont dans le besoin.
Un portrait significatif des tendances du secteur
D’après Christian Bolduc, PDG de BNP Performance Philanthropique et BNP Goldie Canada, nous apprenons ces éléments supplémentaires. « Cette étude sur l’évolution de la philanthropie au Québec nous donne un portrait significatif des tendances du secteur au cours des 5 dernières années. Ainsi, nous pouvons constater que même si le nombre de donateurs a augmenté, le nombre de dons, lui, est en baisse. De plus, le portrait sociodémographique nous démontre que les boomers et les aînés sont en majorité dans les bases de données des organismes.
Je tire la sonnette d’alarme en précisant qu’il est vital de s’attarder sur les nouvelles générations pour les sensibiliser et les informer sur le don afin d’anticiper le départ des matures. Par conséquent, la perte de revenus philanthropiques importants pourraient mettre en péril la pérennité de certaines causes. Les plus jeunes perçoivent différemment leur implication auprès des organismes, qu’elle soit monétaire et/ou bénévole. Les stratégies doivent donc s’adapter pour répondre à leurs attentes et les faire adhérer à une ou des causes. Le rapport de l’étude est un véritable outil de réflexion pour les organismes. Ils peuvent comprendre les données réelles pour penser leurs futures stratégies et appliquer les recommandations que nous avons adaptées en fonction des résultats recueillis ».
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Nos 4 recommandations pour votre organisme à intégrer dans vos stratégies
Afin de permettre les réflexions et le développement de stratégies, nous proposons plusieurs recommandations à votre organisme.
1. Comprendre et analyser votre environnement et votre marché
En effet, réaliser un audit permettra à votre organisme d’avoir une vue d’ensemble sur les changements et évolutions économiques et sociaux de votre secteur. Aussi, il donnera un aperçu des effets et répercussions de la pandémie de la COVID-19 et les nouvelles tendances du marché. Vous serez par la suite, en mesure de reconnaître les points d’améliorations de votre organisme. Ainsi, vous pourrez mieux identifier vos audiences, et les fidéliser davantage. Vous pourrez également mettre en place des stratégies de communication et des messages adaptés pour ainsi adapter vos sollicitations. Enfin, vous prendrez le recul nécessaire pour comprendre cet environnement évolutif.
2. Considérer que l'avenir du secteur sur les futures générations Y et milléniaux
Il faut être réaliste en prenant en considération que l’avenir du secteur repose sur les futures générations Y et milléniaux. Nous ne pouvons plus nous permettre de les mettre de côté puisqu’elles incarnent l’avenir de la philanthropie.
En outre, si nous ne parvenons pas à interpeler ces groupes d’individus et à les faire s’intéresser au secteur, le départ des aînés et des boomers représentera une perte de revenus massive. Cela sera décisive pour l’avenir des causes et donc celui des bénéficiaires.
Nous devons absolument les intégrer dans les réflexions stratégiques pour leur permettre de se sentir concernés par le secteur philanthropique. Développer dès le début, chez eux, un sentiment d’appartenance à la philanthropie et à votre cause aidera à les fidéliser.
3. Développer un plan de fidélisation pour les donateur.rice.s
Dans vos futures actions, nous vous invitons à développer un plan de fidélisation (stewardship) pour les donateur.rice.s et recollecter toutes leurs informations dans vos bases de données. Vous pourrez ainsi mieux les cibler et les rejoindre. Cela permettra ainsi d’accroître le nombre de dons ainsi que leurs montants moyens.
Pour maximiser l’utilisation de ces données vous devrez :
– rédiger une documentation interne d’utilisation
– procéder à un dédoublonnage des informations
– favoriser une codification alignée et structurée
4. Réfléchir à l’avenir du don en ligne
Dernier conseil, n’oubliez pas de réfléchir à l’avenir du don en ligne. Il est important de considérer l’efficacité, la praticité, les futures évolutions et les moyens les plus simples de rejoindre toutes les audiences grâce à ce canal. Nous savons qu’aujourd’hui, les générations d’individus qui donnent le plus sont âgés de 60 ans et +. Alors, serait-il une bonne idée que de ne privilégier que les dons en ligne ?
Finalement, quel est l’avenir du don au Québec ?
En prenant en compte ces 4 recommandations pour votre organisme, vous arriverez à mettre toutes les chances de votre côté pour :
- Comprendre l’environnement qui vous entoure
- Identifier vos différentes audiences
- Intégrer la relève en philanthropie dans vos actions de sollicitation
- Fidéliser les dons et les donateurs
- Accroître vos communautés
- Augmenter la fréquence des dons des donateurs réguliers et fidèles
Un article de Mathilde Duval
