Il y a 14 mois, si vous aviez demandé à un directeur général au Canada quelle était sa gestion du risque, vous auriez certainement eu une conversation sur les mauvais investissements, le piratage, les fraudes ou peut-être le départ des cadres supérieurs. La gestion des horaires de travail à domicile, les mises à pied du personnel, l’EPI (équipement de protection individuelle) et la façon de travailler sur cinq plateformes de réunion virtuelle différentes n’auraient même pas été à l’esprit. Depuis la Covid-19, les organismes de bienfaisance sont aux prises avec des problèmes de financement, de gouvernance, de rendement et de planification d’une manière nouvelle et sans précédent.
Notre industrie, comme tant d’autres, a changé depuis la Covid-19. Le secteur caritatif a été particulièrement touché. Les dons réduits, les activités de financement annulées et le déclin économique ont fait baisser les revenus. Cependant, la demande de services a augmenté. Ces derniers peinent à être fourni par les organismes de bienfaisance et sans but lucratif. Imagine Canada affirme qu’un organisme sur cinq dans le secteur a cessé ses activités. De plus, bon nombre d’entre eux ne croient pas qu’il puisse redémarrer. Alors, comment la Covid-19 est-elle devenue la “mère de l’invention” ?
Les impacts de la Covid-19 sur les activités
Lorsque le gouvernement a commencé à fermer les entreprises, à restreindre les déplacements et les rassemblements, de nombreux organismes et experts, qui soutiennent le secteur sans but lucratif, se sont immédiatement mobilisés. Ainsi, ils voulaient fournir des conseils et de la formation. Cependant, la situation a changé rapidement. De nombreuses idées sont devenues non pertinentes face aux changements des mesures. Ainsi, des éclosions se sont produites dans les foyers de soins de longue durée. Également, d’autres événements nous ont marqués, comme le scandale avec WE Charity. Mais, il n’y a pas que de mauvaises nouvelles.
La COVID-19 est la « mère de l’invention ». Cela est particulièrement vrai pour les organisations qui estiment que leurs besoins en matière de services sont grands voire encore plus grands qu’avant. Cependant, leurs moyens d’intervention ont été réduits par la législation et les circonstances. Par exemple, un organisme de bienfaisance a dû suspendre son programme de petit-déjeuner pour les enfants à l’école. Mais, le personnel a fourni des certificats-cadeaux pour permettre l’achat du petit-déjeuner. Finalement, le conseil de l’organisme de bienfaisance et l’école ont dû agir rapidement et positivement. Ils ont fourni les repas d’une autre manière et coopérer différemment.
L'importance d'une communication sincère
Des solutions ponctuelles peuvent et doivent être utilisées pendant cette crise. Mais, elles ne remplacent pas une collecte de fonds. Cette dernière est personnalisée et axée sur les besoins du donateur. Les pratiques de communication et d’intendance sont essentielles.
Le Projet Résilience a mené une enquête et des groupes de discussion tout au long de la pandémie. Une grande variété de questions et d’idées ont été soulevées. Ainsi, les thèmes clés étaient plus que jamais la coopération et la collaboration entre les organisations. Elles sont nécessaires et nous devons examiner de nouvelles façons de fonctionner. Sous-jacent à tout cela, la gestion des donateurs et des parties prenantes, doit être effectuée avec encore plus de fréquence, de sincérité et de sensibilité afin de démontrer les répercussions de la COVID-19 dans le monde.
Peu importe le support, une communication sincère avec les parties prenantes est importante. Également, il est essentiel de parler des raisons pour lesquelles le soutien actuel est toujours pertinent. Il est primordial de rester authentique et de ne pas utiliser la pandémie pour faire avancer la cause, si les deux ne sont pas liées. Les organismes de bienfaisance devront examiner leur demande de soutien pour assurer l’avenir.
À quoi ressemblera le secteur caritatif dans la nouvelle normalité, pendant la transition etc ? Comment les organismes vont-ils recueillir des fonds, offrir leurs services et avoir un impact ? Feront-ils preuves de souplesse ? Seront-ils responsables et sécuritaires ? Dès qu’il y aura une nouvelle normalité, les donateurs établis voudront continuer à soutenir leurs causes préférées. Mais, ils auront de nombreuses questions à poser.
Lee Pigeau
Consultant principal en philanthropie – BNP GOLDIE Canada